by Eric Laveder, Monofloor Design Chief
La recherche de solutions techniques optimisées reste un important moteur pour l’innovation dans les entreprises. Ainsi, pour pouvoir réaliser des dallages sur des sols plus ou moins compressibles, les entreprises spécialisées ont depuis longtemps développé des solutions de renforcement du sol en place afin de limiter les tassements et s’affranchir d’une solution de plancher porté. En effet, cette technique présente l’avantage de supprimer quasiment tout tassement mais pour un prix de revient important.
Les colonnes ballastées ont longtemps été la solution idéale pour améliorer les caractéristiques mécaniques du sol. Elles permettent de réduire les tassements tout en gardant une certaine souplesse. Il était donc possible de réaliser un dallage traditionnel sur ce type de renforcement. Malheureusement leur utilisation n’est pas possible :
Pour corriger ces désagréments, ont été développées les inclusions rigides. Comme leur nom l’indique, il s’agit d’incorporer dans les couches compressibles, selon une aille régulière de 3,00 x 3,00 m au maximum, des éléments verticaux rigides qui interagissent avec le sol par frottement. La réduction des tassements par rapport aux colonnes ballastées est plus importante. Mais, les inclusions sont constituées de béton ou de mortier dont le module d’élasticité peut atteindre 5 à 7 000 MPa soit bien plus que le sol en place. Il n’est donc plus possible de dimensionner le dallage comme si ce dernier reposait sur une plateforme homogène car ce modèle simpliste n’est plus applicable. Par analogie, imaginons une éponge dans laquelle des cures dents seraient fichés. En appuyant sa main à la surface de l’éponge on imagine aisément ressentir la présence plus ou moins marquée de ces inclusions. Il en est de même pour le dallage. Il est possible de réduire l’effet de « point dur » en augmentant l’épaisseur du matelas de répartition nécessaire entre le dallage et la tête des inclusions mais dans la pratique son épaisseur reste limitée et ne permet pas de rendre la plate forme homogène.
Fort de ce constat, il est indispensable de tenir compte des moments supplémentaires induits par le renforcement de sol sur le dallage. Toute la difficulté réside dans le calcul de ces sollicitations additionnelles. En ce sens les recommandations ASIRI sont une aide précieuse voire indispensable. Ce document est le fruit d’un projet national de Recherche conduite sous l’égide de l’IREX avec la collaboration des acteurs de la profession (laboratoires de recherche, bureaux de contrôle, entreprise de renforcement de sol, de sol industriel). Il a été publié en 2012 et son application rendue obligatoire depuis le 1er octobre 2012. Les principaux enseignements de ces recommandations sont :
Une mauvaise prise en compte de la présence des inclusions peut conduire à un sinistre (voir photo ci-contre)
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